Dostoyevski, La jouissance régulée par "L’action mécanique d’écrire"

lunes, septiembre 14, 2015

"Cette pénible et dernière année de ma vie vient, malgré moi et sans cesse, de dresser devant ma mémoire. Je vais maintenant tout écrire, car 

je crois que si je n’ai pas recours à cette occupation, je mourrai d’ennui. 

Toutes ces impressions passives jettent mon âme dans une agitation qui va jusqu’à la douleur, jusqu’au tourment. 

Elles prendront sous ma plume un caractère plus calme, mieux ordonné ; elles ressembleront moins à un mauvais rêve, à un cauchemar, je le pense du moins. 

L’action mécanique d’écrire a sa valeur : elle tranquillise, refroidit ; elle réveille mes anciennes habitudes d’auteur et transforme mes souvenirs et mes visions maladives en objet palpable, en travail... 

Oui, c’est là une heureuse idée. Si je meurs, l’infirmier héritera de mes mémoires ; il pourra en boucher les fentes des doubles croisées quand viendra l’hiver."

Dostoyevski, Humiliés et offensés.

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