Dostoyevski, Le vieillard et son chien

lunes, septiembre 14, 2015

"Où a-t-il pris ce vilain chien qui ne le quitte pas et qui paraît être une
partie intégrante et inséparable de son maître, auquel il ressemble si fort ?
Ce malheureux chien paraissait avoir quatre-vingts ans, lui aussi. D’abord il avait l’air d’être plus vieux que ne le fut jamais aucun quadrupède de son espèce, et puis, je ne sais pourquoi, la première fois que je le vis, il me vint l’idée que ce chien ne pouvait pas être semblable à tous les autres, que c’était un chien extraordinaire, qu’il devait sûrement y avoir en lui quelque chose de fantastique, d’ensorcelé, 


que c’était un Méphistophélès sous une forme canine,  

et que son sort était lié au sort de son maître par quelque lien mystérieux  inconnu. (...) Un jour, il m’était venu l’idée que le vieillard et son chien s’étaient  détachés d’une page d’Hoffmann, illustrée par Gavarni, et qu’ils couraient le monde en guise d’affiche ambulante de l’éditeur. (...) On aurait dit que ces deux créatures, mortes depuis longtemps, 

renaissaient tous les soirs au coucher du soleil, 

uniquement pour venir à la confiserie Müller remplir quelque obligation mystérieuse, inconnue de tous."

 Dostoyevski, Humiliés et offensés.

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