Rimbaud Ni siquiera mi Yo es silencio
viernes, noviembre 29, 2013
"Je suis maître du silence."
"De même qu’on ne pense pas (tout) seul,
il n’y a pas de pensée sans milieu matériel qui le supporte,
toute forme de savoir supposant une instrumentation,
à commencer par le livre
- même après avoir abandonné la poésie et enterré toute tentation d’écriture,
Rimbaud, de son lointain exil, n’aura eu de cesse,
comme en témoigne sa correspondance, de réclamer à sa mère
tout un catalogue d’ouvrages, manuels de langues, traités techniques,
géographiques ou scientifiques, tout un nouvel
« équipement de la pensée ». "
"Je suis caché et je ne le suis pas »
(« Nuit de l’enfer »)
"... le silence était déjà en lui, depuis bien longtemps"
"ne répondant que par le silence aux questions"
(Lettre de Rimbaud à Paul Demeny, 28 août 1871, Correspondance, op. cit., p. 89.)
"Néanmoins, depuis l’enfance, Rimbaud vit dans un isolement irrémédiable"
"Je ne dis pas un mot."
"Je ne parlerai pas, je ne penserai rien."
"Je ne sais plus parler !"
"Je ne sais même plus parler."
"Rimbaud fut entièrement dans le rêve et [...] entièrement dans la langue"
selon la formule de Salah Stétié. (Salah Stétié, Rimbaud, le huitième dormant,
op. cit., p. 71.)
"nous ne sommes pas au monde"
"du fait qu’il ne peut plus dire « Je », ce « je » dont il a expié l’autorité le
conduisant à l’impersonnalité
d’un « On »,
ramenant le « je pense »
à un « on me pense."
"Ancrées dans ce que Michel Foucault a appelé la pensée du dehors"
"première fois aussi nettement son visage d’adulte, l’air un peu égaré, taciturne,
muet, comme étranger aux autres et au monde qui l’entoure :
« il nous regarde, il n’a rien à nous dire. »
(Jean-Jacques Lefrère et Jacques Desse, « Un coin de table à Aden »,
Histoires littéraires, n°41, 2010.)
"cet homme n’a jamais existé"
(Lettre de Rimbaud à Paul Demeny, 15 mai 1871, op. cit., p. 68)
RIMBAUD « MAÎTRE DU SILENCE »
Vincent Teixeira
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