Philippe Sollers, Lou Andréas-Salomé, Nietzsche
martes, noviembre 11, 2014
«Une petite vendeuse délicieuse
Voilà donc notre Monsieur N, car Nietzsche s’appelle désormais Monsieur N, M.N., qui voyage, prend Paris comme centre d’opérations, pour mener sa vie divine. Il va s’abriter derrière une petite vendeuse de mode, charmante, qui s’appelle Ludi, Ludivine, Loudi, on joue là par homophonie avec la seule aventure, du moins spécifiée, de Nietzsche, qui est un peu ridicule et qui est sa demande en mariage précipitée de Lou, Lou Andréas-Salomé, qui évidemment s’est récusée pour aller aussitôt offrir ses confidences sur le vagin et l’anus à Freud, en faisant un détour par Rilke. «Ai-je embrassé Nietzsche ?» se demande-t-elle. Tout ça fait partie du vaudeville auquel on était arrivé à la fin du 19esiècle, et rien de prouve que nous n’en soyons pas revenus là après le détour soi-disant libéralisant, voire même d’acrobaties pornographiques. Celle-là, Ludi, va avoir une vie sociale assez étrange puisque, de petite vendeuse délicieuse, elle va connaître une ascension sociale fulgurante; elle devient un personnage très important dans son groupe international de mode, et qui sait, peut-être grâce à son philosophe qui lui donne les vitamines nécessaires pour fleurir dans l’hyper-mode. Et son Monsieur N, Nietzsche, ou moi (à ce moment-là, il n’importe plus de savoir qui est qui selon les photographies ou les pages people qui ne sont autre chose que des instances de police), elle l’aime, elle aime son philosophe. Et là j’affirme que si un philosophe est vraiment un philosophe, pas cette espèce d’employé du bavardage de la pseudo-pensée ou des «connaissances avariées», comme dit Debord de l’université, il a automatiquement la faveur, la fortune, des femmes, et j’irai jusqu’à dire de n’importe quelle femme, sauf cas de surdité sexuelle et mentale, hélas fréquent. C’est aux femmes, voyez-vous, qu’il faut demander ce qui se passe réellement avec le temps.»
Philippe Sollers, qui suis-je ?
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