Dostoïevski de Powys
jueves, febrero 19, 2015
Dostoïevski:
«dont Nietzsche assure qu'il était la pulsion animant la tragédie grecque et le culte, si essentiellement féminin, de Dionysos lui-même.»
«Il y a un grand adorateur du chaos chez Powys et ce qui le fascine, chez Dostoïevski, c'est qu'il est passé maître dans l'exploration de ce Chaos, au sens grec, c'est-à-dire du néant somptueux qui précède l'existence de toute vie et où, insensiblement, elle cherche à retourner comme dans le ventre d'or de son enfer perdu.»
«Le père Karamazov étant le personnage qui ressemblerait le plus à Dieu.»
«Si dans un autre livre, Les Plaisirs de la littérature, Powys rapproche toute l'oeuvre de Dostoïevski de L'Apocalypse.»
«L'orthodoxie superrusse de Dostoïevski atteignait celle d'un Grec dans une sorte de paganisme transcendé par le Christ.»
«Il y a du polythéiste chez ce polyphoniste.»
«Le Chaos passe par le Verbe et leur collision provoque des déluges.»
«Magicien noir, Powys était le seul à pouvoir dire que Dostoïevski l'était.»
«Pour Powys, le véritable artiste est un fanatique.»
«Un mysticisme désespéré saturé de sexualité »
«Powys dénie aux femmes de la vie réelle de Dostoïevski d'avoir tenu un quelconque rôle déterminant dans l'élaboration des figures féminines grandioses qui peuplent ses romans. Tel un dieu grec, Dostoïevski les a accouchées de lui-même. Powys est misogyne pour Dostoïevski, il ne veut pas qu'on le considère moins femme que toutes ces Russes sadiques, bêtasses ou bas-bleus, lui si féminin dans son aptitude à jouir de sa propre souffrance.»
«Dostoïevski, dans sa vénération pour la contradiction.»
«Dostoïevski a davantage révolutionné le roman que Flaubert,
car ce n'est pas en écrivant bien qu'on bouleverse le roman,
c'est en écrivant des romans bien bouleversants.»
«C'est parce que son Petit Père l'a condamné (presque à mort), qu'il va lui donner raison, car il ne voit dans cette condamnation rien d'autre qu'une métaphore, un signe si vous préférez, de la force suprême et chevaleresque (puisqu'il a été épargné de l'exécution capitale) du pouvoir qui seule peut combattre le dragon de l'orgueil personnel. Il faut au moins un Nicolas Ier pour venir à bout de l'ego de chaque Russe, voilà ce que Dostoïevski pense.»
«Grâce au Tsar, il a accédé au salut et à la jouissance car punir sauve, et pardonner fait jouir.»
«Supprimer la souffrance des hommes, est peut-être le fléau principal que Dostoïevski voulait combattre.
Qui peut prétendre s'attaquer à la souffrance ? En tant qu'« excès de liberté individuelle » (Powys), elle est sacrée.
Prométhée, Dionysos ou le Christ n'étaient pas intéressés par la suppression de la souffrance sur la terre.»
«Pour Powys, les principes dont procède la complexité de ces romans sont simples :
1) Ne pas mettre le lecteur dans la conscience d'un seul héros, mais dans l'inconscience de plusieurs.
2) Montrer les êtres représentés dans leurs quatre dimensions et en faire des personnes autonomes et familières. (Powys dit que c'est plus dur que de faire des enfants.)
3) Inventer une histoire plausible, au suspense incessant et à l'intensité des situations toujours palpable.
Le tout donnant l'impression d'une réalité profonde faite de « hasards chaotiques et énigmatiques » que dans la vie nous ne sommes pas souvent amenés à affronter.»
(Extrait de la web.)
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