Rimbaud et l'autre malentendu
martes, diciembre 10, 2013
"Rimbaud était (nous dit-il) un peu agréable convive. Pour faire plaisir à Verlaine,
je l'invitai une fois chez moi, rue Lécluse, à Batignolles, et il fallut toute mon énergie
pour le maîtriser. D'abord, il ne desserra pas les dents pendant toute la première
partie du repas, n'ouvrant la bouche que pour demander du pain ou à boire d'un
ton sec, comme à une table d'hôte, puis, à la fin, sous l'influence d'un bourgogne
énergique, dont Verlaine lui versait largement, il devint agressif.
Il lança des paradoxes provocateurs et émit des apophtegmes destinés à appeler
la contradiction. Il voulut, notamment, me plaisanter en me rappelant
« salueur de morts », parce qu'il m'avait aperçu soulevant mon cliapeau sur le
passage d'un convoi. Comme je venais de perdre ma mère deux mois auparavant,
je lui imposai silence sur ce sujet, et le regardai de certaine façon qu'il prit en
mauvaise part, car il voulut se lever et s'avancer menaçant de mon côté.
Il avait pris nerveusement et sottement sur la table un couteau à dessert,
comme une arme sans doute. Je lui collai la main à l'épaule et le forçai à
se rasseoir aussitôt en lui disant. . ., etc. (1).
(1) Lepelletier, Paul Verlaine, p. 262. 98"
MARCEL COULON LE PROBLÈME DE RIMBAUD POÈTE MAUDIT
NIMES A.GOMÈS,ÉDITEUR 1923
.
0 comments