Rimbaud la nuit
lunes, diciembre 09, 2013
"Aussi en 1872 explose-t-elle sa solitude obsédante,
qui le pique fort surtout dans la nuit dans une chambre jolie, comme il l’écrit :
« […] je ne vois pas le matin, je ne dors pas, j’étouffe ».
Vivre les nuits hypnotiques et sensitives,
se faire posséder par ses délires et ses hallucinations
et par cette crise intellectuelle aiguë,
se mettre sous l’empire absolu des visions,
au milieu d’une activité cérébrale extraordinaire,
se jouer aux confins extrêmes de son entreprise poétique,
la personnalité spirituelle de
Rimbaud subit une sorte de transformation ou de déformation spéciale.
Est-ce qu’il tente de trouver une issue pour s’échapper de tout cela ?
Ou pour cet esprit où se loge « un tempérament métaphysique des plus extrêmes »,
la seule issue n’est que la rupture avec l’art."
"Il faut briser l’enfermement et il faut en sortir, parce qu’il a des « atrocités »
à inventer, comme il l’écrit en mai 1873 à Ernest Delahaye :
« Je travaille pourtant assez régulièrement,
je fais de petites histoires en prose, [Nota mía: ¿Por qué no pudo
inventar esas historias? ¿Imposibilidad de ponerse en el lugar
de los personajes?]
titre général : Livre païen, ou Livre nègre [...]
Quelle horreur que cette campagne française. Mon sort dépend de ce livre,
pour lequel une demi-douzaine d’histoires atroces sont encore à inventer.
Comment inventer des atrocités ici?"
"Elle est donc de dire adieu aux écrits des Parnassiens de l’époque,
dont les poèmes de première manière de Rimbaud restent tributaires ;
de dénoncer la « vieillerie poétique » et
l’art qui est « une sottise »,
comme il l’écrit dans le brouillon d’Une saison en enfer :
« Cela s’est passé peu à peu.
Je hais maintenant les élans mystiques
et les bizarreries de style.
Maintenant je puis dire que l’art est une sottise ».
Par rapport au texte final où l’on lira
« Cela s’est passé. Je sais aujourd’hui saluer la beauté »"
"En 1874, Rimbaud fait publier une annonce dans le Times
du 7 et du 9 novembre,
« Un Parisien (20 ans) ayant de bonnes connaissances littéraires et linguistiques,
excellente conversation,
serait heureux d’accompagner un gentleman (artiste de préférence),
ou une famille désirant voyager dans les pays du sud ou de l’Orient.
Bonnes références. – A.R., n°165, King’s Road, Reading »"
[Nota mía: La noche en Rimbaud es más noche de lo que parece.]
XIANG Zheng
Doctorat Langue et Littérature Françaises
La poésie française moderne (Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont) et son
influence sur la nouvelle poésie chinoise dans les années 1920-1930.
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