Rimbaud La discontinuité

lunes, diciembre 09, 2013




"Si l’on trouve que les fameuses lettres du « voyant » sont des attrape-nigauds
responsables d’innombrables contresens sur les textes rimbaldiens"


"Yeux bleus, goût pour le sacrilège, dégoût égal pour le travail honnête
qu’il définit comme une « domesticité », paresse, esprit bohème, esprit voyou,
pipe à la bouche, provocateur, injurieux, encrapulé, voici
l’autoportrait d’un Rimbaud, où se révèle une sorte d’ « activité passive »
qui l’éloigne de l’idée que « la vie fleurit par le travail ».

Et cette activité passive chez Rimbaud, comme un refus à soi-même,
nous permet de constater que l’idée du travail pousse Rimbaud dans un abîme
de perplexité, parce que tenter d’être travailleur en s’évadant de tout travail,
c’est tenter de s’évader de la réalité, d’échapper imaginairement à la marche
du temps, à ce que notre présence nous impose, à la domesticité intellectuelle,
à l’asservissement de l’âme et du corps.

Chez Rimbaud, on constate que l’idée du travail qui « éclaire [s]on abîme de
temps en temps »

se caractérise par intermittence et discontinuité

dues à l’absence momentanée d’une pulsion du cœur. L’alternatif de la passivité
active et l’activité passive met notre poète

« sous l’ordre de l’impulsion

ou de la pulsion, du désir, et de l’abandon au flux et au mouvement qui en résultent ».
Dans ce flux et ce reflux douloureux, Rimbaud fait de la négation du travail la forme
la plus noble de la nécessité du travail, de la négation du soi la forme la plus haute
de l’existence du poète soi-même."






XIANG Zheng

Doctorat Langue et Littérature Françaises

La poésie française moderne (Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont)  et son
influence sur la nouvelle poésie chinoise dans les années 1920-1930.

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