Rimbaud Un vagabondage sans arrêt

martes, diciembre 10, 2013



"Dès lors son existence veut être un vagabondage sans arrêt.

En novembre 1878 il est à Paris, sitôt après à Londres, puis en Ecosse.
Rappelé en janvier 1875 pour le tirage au sort et exempté par le service de son frère,
il s'installe en février à Stuttgart. Puis parcourt l'Allemagne, traverse les Alpes,
gagne Milan. Turin, Sienne, Livourne, en route pour les Gyclades. Epuisé par ses
marches forcenées il tombe malade, se fait rapatrier à Marseille, où il séjourne à
l'hôpital. Sitôt reposé, il pousse une pointe sur la frontière d'Espagne, où il
s'engage dans une bande carliste, et reparaît à Charleville, en octobre.
Le 10 juin 1876, ayant contracté un engagement de six ans dans l'armée hollandaise,
il est embarqué pour les Indes néerlandaises. Il débarque à Batavia le 28 juillet.
Détaché au l Bataillon d'infanterie et en garnison à Salatiga, sa désertion
est constatée le 5 août. Il erre à travers Java un mois environ, jusqu'à ce qu'il
puisse embarquer sur un navire anglais. Il touche à Liverpool, longe en bateau
la Grande-Bretagne, le littoral norwégien, danois, hollandais, les côtes de France,
s'arrête à Bordeaux d'où, par la route, infatigable et seul, il arrive dans les Ardennes
le 3 décembre. En avril 1877, Rimbaud est à Vienne pour gagner l'Asie Mineure.
Blessé au cours d'une rixe, qui motive son expulsion, il revient à Charleville par la
Bavière. Il file tout de suite en Hollande, se rend à Hambourg, à Copenhague, à
Stockholm. En automne, après une courte escale sous le toit maternel, il arrive à
Marseille et s'embarque pour Alexandrie. Malade, il est débarqué sur le rivage italien,
visite Rome et retourne passer l'hiver auprès des siens. En avril 1878, après un second
voyage à Hambourg, il est en Suisse, qu'il parcourt en large et en long. En juin, à
Roche. Le 17 novembre, à Gènes. En décembre, à Alexandrie. En 1879 il visite Chypre.
Juin le trouve à Roche, où la fièvre typhoïde l'oblige à un long séjour. Au mois de
mars 1880, il entre en Egypte. Il est derechef à Chypre le 20 mai. Fin juillet, il visite
les ports de la Mer Rouge, En août, à Aden, il enlre au service d'une maison française
qui fait le commerce du café. En novembre, il est envoyé tenir un comptoir sur la
terre africaine, à Harar, Après maintes pérégrinations, notamment dans les Gallas,
il se voit appelé à Aden au début de 1882. Il en repart dès les premiers mois de 1883
et, faisant de Harar son centre d'opérations, exécute une série d'expéditions dont
l'une, en Ogadine, est l'objet de sa part d'un rapport que publie la Société de
Géographie. En 1885, à Aden, alors qu'il se morfond depuis dix-huit mois dans
une inaction pédestre (|ui l'exténue, il quitte ses patrons, part pour Tadjourah,
près d'Obock, et sétablit à son compte. Tour à tour trafiquant, ingénieur et
explorateur, il mène jusqu'au plus profond de l'Ethiopie une vie errante et rude.
En mai 1886 nous le trouvons à Aden, en juillet à Tadjourah, en avril 1887 au Choa,
au Caire en août, à Aden en octobre. En 1888 il retourne fonder un comptoir à Harar.
En 1891, au moment où ayant réalisé une petite fortune, il songe à passer quelques
mois auprès des siens, il est atteint d'une tumeur au genou gauche. On le transporte
à Aden. A Marseille, le 22 mai, il subit l'amputation de la jambe. Epuisé, marqué
par la mort, il parvient à Roche, d'où le chasse son démon. Incapable de marcher
et de se tenir debout, il décide qu'il retournera en Orient. Il n'arrive à Marseille que
pour entrer à l'hôpital le 24 août. Il y meurt, le 10 novembre, dans une agonie atroce."



MARCEL COULON LE PROBLÈME DE RIMBAUD POÈTE MAUDIT
NIMES A.GOMÈS,ÉDITEUR 1923

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